Expanding Our Field with CONTACT Festival
Jill Glessing
CV96 Magazine, January - May 2014
In its fifteenth year, Contact, the world’s largest photography festival, offered an expanded schedule of photography-based adventures that included films, workshops, 174 exhibitions, and a three-day symposium featuring international curators and critics. Following a line-up that included Geoffrey Batchen and Joel Snyder, British writer David Campany expressed appreciation for the symposium title, “The Public Life of Photographs.” The best themes, he remarked are like Trojan horses, as they allow just about any topic to be smuggled in. Contact’s theme this year – “Field of Vision” – was equally welcoming.
Our field of vision determines what and how we see, and photography, it is thought, expands this field. Built into photographic technologies, however, are aesthetic and ideological conventions that shape our images and our interactions with them. In Andrew Wright’s survey exhibition at the University of Toronto Art Centre, his preoccupations with ontologies of optical technologies and representational systems were evident. Using a mix of historical and contemporary photographic technologies, Wright engages then disengages with what these technologies do best – realist perspective. His images, made with camera obscura, camera lucida, pinhole camera, iPhone, and video rocketry, defy pictorial expectations and allow alternative visualities to surface.
The exhibition title, Penumbra, reflects that visual ambiguity that Wright seeks: spatial and tonal relations are confused. The startling details in two giant negative prints, produced when Wright turned the gallery's spaces into camera obscurae, are more magical due to their reversed tones, suggesting the primitive thrill that viewers of this optical phenomena experienced centuries ago (When Buildings Take Pictures of Themselves, 2013). The camera obscura images in Skies (2003-04) are random frames of captured clouds passing overhead, taking us back to the times of William Henry Fox Talbot's The Pencil of Nature, when photography was understood as "nature writing itself." After Kurelek (2013) is a stunning Arctic panorama inspired by the painter William Kurelek's depiction of white snow. A stark white mountain cut sharply against black Arctic sky becomes abstract when presented upside down. The artist's playful tinkering with diverse media is encapsulated by a group of five mixed-media pieces that revolve around the depiction of clouds. What appears to be a historical photogenic drawing was produced with an iPhone app; the "cloud" in a wet plate collodion image was sculpted from a crumpled paper towel.
As well as pictorial conventions, social values are built into optical technologies. In the 1950s, Kodak provided...
…more to come...
Le festival CONTACT élargit notre champ de vision
Jill Glessing (traduit par Emmanuelle Bouet)
CV96 Magazine, janvier - mai 2014
Pour sa quinzième année, Contact, le plus important festival de photographie au monde, offrait un programme augmenté qui s’aventurait dans des projections de films, des ateliers, 174 expositions et un symposium de trois jours rassemblant des commissaires et critiques internationaux, dont Geoffrey Batchen et Joel Snyder. Le symposium connut un franc succès et son titre, « The public life of photographs », fut salué par l’auteur britannique David Campany, selon lequel les meilleurs thèmes se comparent à des chevaux de Troie : tout sujet ou presque peut s’y introduire. « Field of Vision », le thème de Contact, était tout aussi emballant.
Notre « champ de vision » détermine ce que nous voyons, et sous quel angle; la photographie est censée élargir ce champ. Pourtant, des conventions esthétiques et idéologiques intégrées aux techniques photographiques elles-mêmes donnent forme à nos images et à nos interactions avec elles. Une rétrospective consacrée à Andrew Wright mettait en lumière sa prédilection pour la technologie optique et les systèmes de représentation. Utilisant à la fois des procédés photographiques anciens et contemporains, Wright joue avec – puis déjoue – ce que ces techniques réussissent le mieux : une perspective réaliste. Ses images produites par camera obscura, camera lucida (chambre claire), sténopé ou iPhone, ou captées par une fusée téléguidée, défient nos attentes et permettent l’émergence d’univers visuels parallèles.
Le titre de l'exposition, Penumbra, reflète l'ambiguité visuelle que Wright recherche: les relations spatiales et tonales sont confondues. La précision des détails dans deux négatifs géants, obtenus en utilisant les pièces de la gallérie comme des cameras obscurae, paraissent d'autant plus magiques grâce à l'inversion des tons, évoquant l'émerveillement originel de ceux qui découvraient ce phénomène optique il y a plusieurs siècles (When Buildings Take Pictures of Themselves, 2013). Les nuages de Skies (2003-04) ont été photographiés de façon aléatoire par un camera obscura et nous ramènent à l'époque de The Pencil of Nature par William Henry Fox Talbot, lorsque la photographie était perçue comme « la nature s'écrivant elle-même ». After Kurelek (2013) est un impressionnant panorama arctique inspiré par le travail du peintre William Kurelek sur la neige. Une austère montagne blanche se découpant avec précision sur le noir du ciel arctique, mais présentée à l'envers, devient abstraite. Les expérimentations ludiques de l'artiste avec le divers médiums sont symbolisées par un groupe de cinq oeuvres évoluant autour de la représentation des nuages. Ce qui s'apparente à un dessin photogénique ancien es produit avec une application iPhone; le « nuage » d'une photographie au collodion humide a été scuplté dans une serviette en papier mouillée.
Tout comme les conventions picturales, les valeurs sociales imprègnent les technologies optiques. Dans les années 1950, Kodak fournissait...
… à venir...